INTERVIEW

Les Gars de la Rampe

LES GARS DE LA RAMPE EXISTENT DEPUIS 75 ANS, POUVEZ-VOUS NOUS EN DIRE PLUS SUR L’HISTOIRE DES GARS DE LA RAMPE ?

Les Gars de la Rampe ont été créés en 1949, ce qui fait que la troupe existe depuis 75 ans maintenant. À l’origine, c’était un groupe d’amis qui voulait simplement faire une activité ensemble. Ils ont commencé par chanter et proposer des petits spectacles de chansons, sans grande prétention. Puis, au bout de quelques mois ou quelques années, quelqu’un a suggéré de se lancer dans le théâtre. À partir des années 50, la troupe a vraiment commencé à jouer un grand nombre de pièces, mêlant classiques et œuvres plus contemporaines.

POURRIEZ-VOUS NOUS PARLER DU FONCTIONNEMENT DE LA TROUPE ? 

Le fonctionnement de la troupe est assez ouvert. Chacun peut rejoindre l’aventure s’il en a envie. Il y a environ 5 ou 6 membres très actifs qui sont un peu les moteurs de la troupe, ceux qui lancent les projets et gèrent l’organisation et le fonctionnement au quotidien. En tout, nous sommes assez nombreux, avec entre 25 et 30 adhérents, selon les dernières cotisations à la FNCTA. Nous montons plusieurs projets à la fois pour que tout le monde puisse participer. Par exemple, pour le week-end des 75 ans, nous avons joué 3 pièces et présenté un spectacle constitué de petites scènes. Actuellement, nous avons encore 3 spectacles en tournée et, en parallèle, nous préparons une quatrième pièce.

Nous avons la chance de disposer d’une salle de répétition attitrée que nous sommes les seuls à utiliser, ce qui nous permet de laisser nos décors en place une fois construits. Pour les spectacles, nous jouons à l’Oscar, un centre socioculturel à Rumilly, dans un petit amphithéâtre très sympa d’environ 120 places. C’est là que nous présentons systématiquement nos pièces avant de les jouer dans la région. Tous nos événements spéciaux, comme les 75 ans ou le festival, se déroulent également à l’Oscar.

Qui est Mr Schmitt ?

QUEL EST VOTRE RYTHME DE CRÉATION ?

En général, il nous faut pratiquement un an pour monter une pièce, puis on essaie de la faire tourner. Certaines pièces peuvent être jouées entre 20 et 25 fois. Cela signifie que lorsqu’on commence une pièce, on part sur un projet qui peut durer trois ans : d’abord pour la création, puis pour les représentations.

Échanges intimes

QUELS SONT VOS PROJETS EN COURS ?

Actuellement, nous avons une nouvelle recrue, Tugdual Rio, un metteur en scène qui s’est proposé pour monter un spectacle. Il s’agit d’un montage de scènes de Jean-Paul Alègre autour du monde du théâtre, intitulé Théâtre en Coulisses. Comme ce sont de petites scènes, nous avons besoin d’une quinzaine d’acteurs. La seconde moitié du spectacle, c’est un acte d’une pièce de Jean Cocteau, Les Monstres Sacrés.

Nous avons aussi trois spectacles en tournée : Qui est monsieur Schmitt de Sébastien Thiéry, qui a déjà été joué une dizaine de fois, Très Saint-Père, dont la première a eu lieu lors des 75 ans, et enfin un montage de petites scènes intitulé Échanges intimes, qui reprend des extraits de pièces plus grandes abordant des thèmes comme l’amour et le couple. Ces 3 pièces ont été mises en scène par Christian Mouniguet, car j’ai pris un peu de recul au sein de la troupe, en tout cas pour la mise en scène.

En novembre, nous organisons la quatrième édition de notre festival Rumilly sur scène (appel à candidatures). Ce festival se déroule chez nous et nous invitons huit troupes extérieures à se produire sur deux week-ends. Pendant cette période, nous faisons le choix de ne pas jouer nos propres pièces pour nous consacrer pleinement à l’accueil des troupes invitées. L’organisation demande beaucoup de travail, mais cela nous permet de mettre en avant ces compagnies et de les accompagner au mieux.

Dans la loge

POUVEZ-VOUS NOUS DIRE QUELQUES MOTS SUR VOS 75 ANS ?

Pour nos 75 ans, nous avons organisé un week-end de festivités où nous avons proposé nos quatre spectacles gratuitement au public à Rumilly. Il y avait une pièce le vendredi soir, deux le samedi et une le dimanche après-midi. Nous voulions vraiment que ce soit une fête du théâtre, donc nous avons choisi de ne pas faire payer les spectateurs. Résultat, nous avons affiché complet sur toutes les représentations.

Nous avons aussi réalisé une exposition retraçant l’histoire des Gars de la Rampe, en puisant dans des archives, des articles de journaux et des photos retrouvées au musée de Rumilly. Elle a été présentée pendant une dizaine de jours au Quai des Arts, une salle de spectacle de la ville.

Le samedi midi, nous avons également organisé un repas pour les anciens membres de la troupe, en invitant tous ceux que nous avons pu retrouver. Nous étions une soixantaine à partager ce moment convivial.

Enfin, nous avons eu la chance d’accueillir deux auteurs de nos pièces, Jean-Paul Alègre (auteur de Très Saint-Père) et Franck Didier (auteur de Dans la loge), qui ont participé à l’ensemble du week-end : ils ont mangé avec nous et assisté aux spectacles. Leur présence a vraiment ajouté une dimension chaleureuse et agréable à ces 75 ans.

POUVEZ-VOUS VOUS NOUS RACONTER COMMENT VOUS ÊTES DEVENU MEMBRE DE CETTE TROUPE  ET COMMENT VOTRE RÔLE A-T-IL ÉVOLUÉ ?

Je m’appelle Michel Pierre, j’ai 66 ans, je fais partie des Gars de la Rampe depuis une bonne vingtaine d’années. J’ai eu un parcours classique dans une troupe amateur c’est-à-dire que j’ai commencé par des petits rôles dans des pièces, puis progressivement j’ai pris des rôles un peu plus importants. Un jour, nous nous sommes retrouvés sans metteur en scène, on s’est tous réunis et plusieurs m’ont poussé à essayer. J’ai donc pris en main la mise en scène de 4 ou 5 pièces depuis.  

En parallèle, j’écris aussi des scènes et des pièces de théâtre ainsi que des romans (site). Certaines de mes scènes ont d’ailleurs été jouées par les Gars de la Rampe. 

J’ai également été président du Comité des Deux Savoie de la FNCTA pendant 3 ans.

Aujourd’hui, je suis encore comédien dans la troupe, mais je dois avouer qu’après avoir découvert la mise en scène, c’est un rôle que je préfère. Faire les deux en même temps, c’est un défi assez difficile à relever.

UN MOT POUR TERMINER ?

Nous vous donnons rendez-vous les 14, 15, 16, 21, 22 et 23 novembre prochains pour notre festival Rumilly sur Scène. Nous avons hâte de vous y retrouver !

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