INTERVIEW
Carole Prieur · Artiste – Autrice
BONJOUR CAROLE, POUR COMMENCER POUVEZ-VOUS VOUS PRÉSENTER ?
Je m’appelle Carole Prieur, je suis artiste-autrice, j’écris aussi bien de la littérature jeunesse que des pièces de théâtre, des chansons et des podcasts. J’adore aussi travailler à la création de spectacles de rue dont le texte n’est pas forcément l’élément essentiel. Je peux répondre à des commandes, écrire sur-mesure pour des compagnies, ou encore être à l’initiative d’un texte original que je propose ensuite aux metteuses et metteurs en scène.
QU’EST CE QUI VOUS A AMENÉ VERS L’ÉCRITURE ?
L’envie de raconter des histoires. J’ai toujours écrit, à 11 ans dans mon journal intime j’écrivais des fictions plutôt que raconter mes journées.
POURQUOI ÉCRIVEZ-VOUS ?
Vaste question… Pour moi, c’est une nécessité, un besoin de m’exprimer, et je n’ai pas trouvé d’autres moyens que de raconter des histoires pour réfléchir à ce qui me traverse et aux problématiques sociétales… Mais au-delà de l’écriture, c’est surtout le désir et le besoin de créer qui me motivent. C’est la création qui me passionne et me fait avancer.
LA VIEILLESSE EST UN THÈME QUI REVIENT DANS VOTRE ÉCRITURE, POURRIEZ-VOUS NOUS EN PARLER DAVANTAGE ?
Je ne parlerais pas d’un thème récurrent, mais plutôt d’un cycle. Quand j’étais étudiante en audiovisuel, j’ai fait un stage dans une télé locale et j’ai vécu une expérience marquante : nous avons été envoyés faire un reportage dans une maison
de retraite où un grand-père avait fugué. Les personnes interviewées pensaient que ce grand-père avait perdu la tête, et moi je n’arrêtais pas de me dire : et si c’était un vrai choix, une expression de sa liberté ? Cette anecdote m’a inspiré un roman jeunesse “Une histoire à vieillir debout” et une pièce de théâtre pour adolescents. Enfin, une metteuse en scène, Vanessa Sanchez, m’a commandé une pièce de théâtre pour parler d’une vieillesse positive, celle qui ne renonce pas. La pièce « Les insoumis » est ainsi née. C’est pourquoi je parle d’un cycle, qui est maintenant terminé. Je suis passée à d’autres sujets, même si ce sujet pourrait encore m’inspirer.
THÉÂTRE À COULISSES INTERPRÈTE ACTUELLEMENT UNE DE VOS PIÈCES, AVEZ-VOUS EU L’OCCASION DE LA VOIR ?
Oui j’ai vu leur spectacle « Vieillir debout » notamment à Lille. Théâtre à coulisses (interview) a choisi de mélanger deux de mes textes : la pièce « Les insoumis » et le roman « Une histoire à vieillir debout ». Dans ce dernier, ils utilisent les passages où le grand-père soliloque. Comme ces deux textes ont un même thème, ils se marient très bien. Le Théâtre à coulisses m’a aussi invitée à participer à des parcours culturels dans des établissements scolaires. Les élèves voyaient le spectacle, puis j’animais des ateliers d’écriture et de lecture à voix haute.
VOS TEXTES, SONT-ILS AUTANT JOUÉS PAR DES COMPAGNIES PROFESSIONNELLES QU’AMATEURES ?
La pièce « Les insoumis » attire autant les professionnels que les amateurs. J’apprécie particulièrement cette diversité d’interprétations, car elle donne vie à mes écrits de différentes manières. Les autres textes n’ont été joués que par des professionnels mais peut-être qu’un jour…
EST-CE QUE VOUS QUALIFIERIEZ VOTRE THÉÂTRE DE “POLITIQUE” OU PAS DU TOUT ?
Je ne sais pas si mon théâtre est “politique”, mais il est souvent engagé. J’aime parler de thématiques actuelles, de sujets de société. Dans mes textes, il y a des prises de position qui poussent à la réflexion. C’est un rôle essentiel du théâtre pour moi.
UNE ACTUALITÉ ? DES PROJETS À VENIR ?
Ma dernière pièce « Nous sommes les seuls à vous attendre » vient de sortir aux éditions ExAequo. Le parcours fut long mais j’ai hâte maintenant qu’une compagnie s’en empare pour le faire vivre sur scène.
“Le musée des objets disparus”, un spectacle de rue que j’ai co-écrit avec Eva Kovic, porté par la Compagnie L’Éblouie, continue sa tournée.
J’ai aussi créé le podcast « 1 français.e sur 3 », un podcast qui encourage toute personne à écrire et qui donne la parole à des autrices et auteurs de domaines différents : la chansons, la littérature jeunesse, le théâtre, le scénario…
Côté écriture, je suis plutôt dans la phase « bouillonnement », c’est-à-dire que je laisse venir les idées et les envies, et à un moment l’une d’elles sortira du lot, et j’aurai hâte de m’y atteler.